Grégoire X (1271-1276) quand il fut élu n'était pas cardinal et même pas prêtre, il a été élu après trois ans de tergiversations, il était juste diacre; ça faisait 10 ans que les papes n'avaient plus mis les pieds à Rome... C'est lui qui est venu consacrer la cathédrale de Lausanne en 1275, mais l'année avant Philippe II lui avait donné le Comtat Venaissin, ce qui allait aboutir à toute l'aventure d'Avignon que les papes ne rachetèrent qu'en 1348 par Clément VI. Le Comtat Venaissin perdurera jusqu'en 1791.
Il y aussi dans les parages la principauté d'Orange. A la fondation du Comtat Venaissin pontifical, les gens du village de St-André-de-Ramières prêtèrent serment de fidélité au pape, ainsi le monastère et le village formèrent une enclave pontificale au sein de la principauté. Mais lors du rattachement de la principauté à la France en 1713, St-André devient français parce qu'au XVIème siècle le monastère de St-André et le village de Ramière reconnurent la souveraineté de la principauté d'Orange et non plus du pape.
La Chartreuse de St-André devint la résidence des évêques d'Orange, puis vendue comme bien national à la révolution.
En 1774 François André de Tilly s'était démi se son titre et s'était retiré dans la résidence.
La constituante supprime le diocèse en 1790 et Pie VII l'intègre à Avignon en 1877. Il est aujourd'hui siège titulaire.
L’actuel titulaire est Julio Murat de Smirne, 18 août 1961, nonce apostolique au Malawi. Du nom du Sultan Murat vainqueur des Serbes en 1389. (Muratti Ambassador).
Il y a aujourd'hui un Château St-André qui se dit ancien domaine des évêques d'Orange. Il produit des vins rouges.
L'entreprise Château St-André produit une gamme de rouge dont les étiquettes sont parfois décorées d'éléments héraldiques ecclésiastiques.
En passant à la Coop aujourd'hui je suis tombé tout d'abord sur un Château Saint André Châteauneuf du Pape, 2020 décoré comme il se doit d'une tiare, il s'agit bien d'une appellation protégé Châteauneuf. On voit cependant le Château lui même qui en dans la zone de Gigondas.
La seconde bouteille dans le même décor est un Château Saint-André Appellation Gigondas protégée Cru des Côte-du-Rhône 2019 et la bouteille est décorée d'une armoirie étrange que j'identifierai un jour. Etrange surtout parce que la couleur du chapeau et des houppes paraît cardinalice, mais le nombre de houppes soit dix de chaque côté correspondant à un archevêque, les cardinaux ayant quinze houppes. L'écu est timbré d'une couronne mais sans attribut épiscopaux, ni croix. On peut imaginer que la couleur n'est pas de gueules (rouge) mais plutôt pourpre dans ce cas le nombre de houppes est correct et correspondrait a un haut-prélat de la cour pontificale, comme le vice-camerlingue, l'auditeur général,le trésorier ou la majordome. A condition quand même que le chapeau soit rouge! Qui va décider?
Il existe un armorial ecclésiastique qui a été joliment édité Grand Armorial du Vaucluse (Comtat Venaissin, Avignon, Principauté d'orange, Terres adjacentes de Provence rattachées au Vaucluse) par Jean Gallian. Mais ces armoiries ne s'y trouve pas.
Quelques jours plus tard je suis tombé dans un autre magasin Coop, sur une bouteille de côte du Rhône très bon marché, qui porte également un chapeau ecclésiastique identique, dans le moindre détail, timbrant des armoiries fantaisistes. La ressemblance du graphisme général de la bouteille avec les châteaux Saint-André est troublante.
Enfin un troisième vin en rayon, toujours avec le même décor, mais avec cette fois des armoiries non ecclésiastiques. Il s'agit cette fois d'un Rasteau AOC également donc un cru des Côtes-du-Rhône.
La couronne a neuf grosses perles, c'est donc un comte. D'azur à quatre chaînes d'or mouvant des angles, passées en sautoir et réunies au centre par un anneau du même. C'est les armoiries de la commune de Rasteau dans le Vaucluse. Logique.
Dans un article très amusant du révérend chanoine de St-Maurice d'Agaune Léon Dupont Lachenal paru dans les Bulletin annuel des Annales Valaisannes de 1973, pp.77 à 83, on apprend que quelques papes ont passé par le Valais et ont donc dégusté du vin d'ici, au moins pendant la célébration de la messe.
Le premier fut Etienne II, le deuxième Léon III, le troisième Léon IX et le quatrième Eugène III et le cinquième Grégoire X sur son chemin de Lausanne, lorsqu'il rentrait du concile de Lyon II, c'est la dernière visite d'un pape en Valais jusqu'à Jean-Paul II puis Benoît XVI qui vint se faire guigner sous la soutane par un chiot du Grand-St-Bernard. Mais quelques autres papes avaient passé en Valais, avant leurs élections.
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